A l’occasion du huitième anniversaire (juin 2004 - juin 2012) du
déploiement de la miision des Nations Unies de stabilisation en Haïti
(Minustah), plusieurs organisations nationales et internationales
projettent de manifester, sous diverses formes, contre la présence de
la force onusienne sur le territoire national, selon les informations
rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Démonstration dans les rues, expositions de photos et de documents
sur les actions de la Minustah, conférences–débats figurent parmi les
activités de mobilisation contre les forces onusiennes.
A Port-au-Prince, une manifestation est projetée, ce vendredi 1er
juin 2012, du fort national (grand quartier populaire surplombant la
capitale, au nord-est) pour aboutir devant les locaux du parlement (à
proximité du bord-de-mer, à l’ouest) par le collectif de mobilisation en
faveur des victimes du choléra ainsi que Asosyasyon kominikatèz ak kominikatè popilè (association des communicatrices et communicateurs populaires / Akp).
« Desalin, prete n kòlè w pou n mete Minista deyò » (Dessalines , passe-nous ta colère pour déloger la Minustah dans le pays) est le thème de la manifestation annoncée.
« Les Nations-Unies ont prétexté qu’ils sont venus pour la
stabilisation du pays lors de leur première intervention dans le pays,
alors qu’Haïti n’était pas en guerre, encore moins en guerre civile.
Ce qui sous-entend qu’ils ont fardé la vérité pour s’immiscer dans le
pays », argumente le collectif de mobilisation en faveur des victimes du
choléra.
Or, pendant cette longue période d’occupation d’Haïti par ces
milliers d’étrangers sous le couvert de la force de maintien de la paix,
les troupes de la Minustah ont commis des forfaits sur nombre de
citoyennes et citoyens dans le pays, en particulier sur des jeunes
filles et de jeunes garçons violé par des soldats bénéficiant de
l’immunité.
Pour le collectif de mobilisation en faveur des victimes du choléra,
« il est difficile de compter la quantité de cas d’injustice, commis
par ces soldats qui se réclament de la force de stabilisation du pays
durant ces huit dernières années » [de 2004 à 2012].
Même les autorités dans les plus hautes sphères de l’État, comme des
parlementaires et des policiers nationaux, ont été, pour ainsi dire,
humiliés par des soldats de la Minustah, rapportent les organisations
qui réclament le départ de la force onusienne.
« En plus des actes de répression qui leur sont reprochés, les actes
de viols sur les mineurs, les fillettes et les petits garçons, le vol
des cabris des paysans, l’implication des soldats de la Minustah dans
des cas de meurtres, des actes de corruption, il faut signaler
l’importation d’une souche de l’épidémie de choléra qui a déjà causé la
mort à plus de 7 mille personnes et provoquant l’infection de plus de 5
cent mille autres », rappelle une note cosignée par le collectif et
Akp.
Les deux regroupements assimilent les faits reprochés à la Minustah à
des crimes contre l’humanité, qui ne devraient pas rester impunis.
Les initiatives de mobilisation, prévues par différentes
organisations politiques, syndicales et populaires contre la Minustah,
contre la commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh),
contre le fonds monétaire international (Fmi), contre la banque
mondiale, contre le pillage de réserves du sous-sol haïtien, auront lieu
simultanément, ce vendredi 1er juin
2012, dans plusieurs pays des Amériques, tels : le Brésil (qui
coordonne la Minustah et qui a le plus fort contingent de militaires
dans la force onusienne), les États-Unis d’Amérique, le Mexique,
l’Uruguay, le Pérou, la Bolivie, l’Équateur, plusieurs pays des
Caraïbes (Martinique, Guadeloupe, Trinidad et Tobago, Dominique) ainsi
que la France.
Les premiers cas de l’épidémie de choléra ont été identifiés le 18
octobre 2010, à proximité d’une base népalaise de la Minustah, près de
la rivière Myel, à Mirebalais, à 68 km au nord-est de la capitale.
Après la capture de Touusaint Louverture, Jean Jacques Dessalines a
pris la tête du soulèvement des esclaves révoltés de Saint-Domingue,
avec Henri Christophe et Alexandre Pétion (entre autres) pour combattre
et chasser les colons français, et proclamer l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804 aux Gonaïves, à 171 km au nord de Port-au-Prince.
Alter Presse
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