Le Conseil de sécurité a renouvelé jeudi pour un an le mandat de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah), en réduisant une nouvelle fois ses effectifs.
Dans une résolution, le Conseil «décide de proroger le mandat de la Minustah jusqu’au 15 octobre 2014, dans l’intention de le renouveler encore».
Suivant les recommandations du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, le Conseil ramène les effectifs militaires de la Mission de 6.270 à 5.021 soldats, au maximum. Les effectifs policiers restent stables à 2.601 hommes.
Les policiers et soldats de l’ONU étaient près de 9.000 avant le tremblement de terre dévastateur de janvier 2010 mais ces effectifs n’ont cessé d’être réduits depuis.
Ban Ki-moon avait justifié en août dernier la réduction du nombre de Casques bleus en estimant que «le programme de formation de la police nationale haïtienne se déroule comme prévu et que la situation de sécurité montre des signes d’amélioration progressive».
La résolution fait brièvement allusion à l’épidémie de choléra attribuée à des Casques bleus népalais qui a fait près de 8.300 morts depuis trois ans.
Elle «prend note des efforts que fait le gouvernement haïtien pour tenter de maîtriser et stopper l’épidémie (...) et engage instamment les organismes de l’ONU à continuer de l’aider» à améliorer le système sanitaire du pays.
«Il faut apporter un appui durable et approprié en particulier aux interventions médicales visant à lutter rapidement contre les épidémies afin de réduire cette menace», souligne le texte.
La résolution rappelle que l’ONU et le gouvernement haïtien ont lancé un appel de fonds international pour éradiquer l’épidémie mais ne fait aucune référence aux accusations contre le contingent népalais.
Des avocats de victimes ont porté plainte mercredi à New York contre l’ONU, affirmant que l’organisation était responsable de l’épidémie et devait verser des compensations qui pourraient atteindre des millions de dollars.
Malgré plusieurs études, dont une des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), qui concluaient à la responsabilité des Casques bleus, l’ONU n’a jamais reconnu cette responsabilité et estime qu’elle bénéficie d’une immunité face à ses poursuites.