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miércoles, 23 de noviembre de 2011

Haiti news/ Bon nouvèl

La POHDH favorable pas à la remobilisation de l'armée / Metropole Haiti




Le projet du chef de l'état visant à rétablir l'armée suscite beaucoup de réactions au niveau de différents secteurs de la vie nationale, plus de quatre jours après la commémoration de la bataille de Vertières, également consacrée autrefois aux Forces Armées d'Haïti.

La plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (POHDH) se dit favorable à la création d'une nouvelle force armée dans le pays.

Le secrétaire exécutif de la plateforme, Antonal Mortimé souhaite toutefois que des dispositions soient adoptées afin d'éviter que les violations des droits de l'homme commises par l'ancienne armée ne soient pas répétées tout en réclamant justice en faveur des victimes. 

Anthonal Mortime dit par ailleurs espérer que des poursuites judicaires soient engagées contre les anciens membres des forces armées ayant commis des exactions sur la population. 

D'un autre le responsable de la POHDH estime important que le chef de l'état permette à tous les secteurs du pays de se prononcer sur la nouvelle force armée qui, à son avis, doit être consacrée à surveiller les frontières, l'environnement et lutter contre les trafics illicites.

Le choléra devient endémique en Haïti



Haïti est aujourd'hui le pays le plus touché par le choléra dans le monde. La proportion de personnes à avoir contracté la maladie est de 5%, selon un responsable onusien. La maladie est sur le point de devenir endémique dans le pays. Ce constat est fait alors que les ONG commencent à plier bagages. «Faute de fonds disponible, elles se retirent de la lutte contre le choléra», expliquent-elles. «Les centres de traitement de choléra, les unités de traitement de choléra et les centres de réhydratation orale ferment leur porte les uns après les autres», a rapporté le quotidien haïtien «Le Nouvelliste» sur son site internet.

Dans les camps, les sinistrés croupissent dans la misère et la crasse. L'insalubrité et la promiscuité qui s'installent dans ces camps de fortunes les rendent plus vulnérables face au vibrio cholerae. La Direction Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DINEPA) a publié, en août dernier, un rapport inquiétant sur les conditions hygiéniques des camps. «La vidange des latrines et la fourniture des services WASH (Eau, Assainissement et promotion d'hygiène) dans les sites d'hébergement sont en état de détérioration rapide», lit-on dans ce rapport.

Plusieurs partenaires ayant des programmes de distribution d'eau potable dans les différents sites sont partis. La Direction Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement, organisme de l'Etat haïtien, est la dernière à annoncer la fin de la distribution d'eau gratuite. Elle desservait 17 camps de sinistrés dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Plus de mille latrines sont hors d'usages, selon la DINEPA. Les déplacés du 12 janvier 2010 font leur besoin à même le sol, à proximité des tentes, constatent des journalistes sur place. Un risque de propagation sérieuse de la maladie. Médecin Sans Frontière exprime ses préoccupations du fait que le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) soit incapable de prendre le leadership des interventions dans la lutte contre le choléra. «Les réponses des autorités haïtiennes et les communautés humanitaires pour traiter le choléra dans le pays sont non-structurées et insuffisantes», déplore Gerard Bedock, chef de la mission. MSF est une ONG humanitaire qui participait dans la lutte contre le choléra en Haïti.

Selon l'agence en ligne, haiti press network (hpn), près de 550 milles personnes vivent dans environ 800 camps. Le choléra est apparu dans le pays au début du mois d'octobre 2010. Environ 9 mois après le terrible tremblement de terre qui a balayé le pays. Plusieurs chercheurs, ont conclu que la souche de choléra qui a contaminé la rivière Artibonite (Centre), lieu où les premiers cas ont été recensés, est d'origine népalaise. Mais le panel indépendant de l'ONU a conclu que« l'épidémie de choléra a été causée par un ensemble de circonstances, et n'est pas la faute ou l'action délibérée d'un groupe ou d'un individu»

Martelly épinglé dans le rapport de la commission sénatoriale



Le chef d'Etat haïtien, Michel Martelly, est accusé d'être l'instigateur du scandale provoqué par l'arrestation du député Arnel Bellizaire. Le secrétaire rapporteur de la commission, Anick Joseph, estime que le président Martelly n'a pas fait preuve de retenu dans ses déclarations sur ce dossier. Il n'est pas possible de demander des comptes directement au président parce qu'il n'existe pas un acte qu'il aurait contresigné avec des ministres dans le cadre de l'affaire Bellizaire, concède le sénateur Joseph qui relate toutefois plusieurs interventions publiques prouvant l'implication du chef d'Etat dans ce dossier.

Le président a initié l'affaire puisqu'il avait indiqué avoir demandé à l'appareil judiciaire haïtienne d'ouvrir les yeux sur les fugitifs et évadés de prison refugiés au Parlement, insiste le sénateur Anick Joseph. Il rappelle que la correspondance du chef du Parquet réclamant la levée de l'immunité de M. Bellizaire a été expédiée à la chambre basse 5 jours après les déclarations du chef d'Etat.

La commission affirme également que le président aurait tenu plusieurs rencontres afin de s'enquérir de la meilleure façon de procéder à l'arrestation du député Bellizaire. Il existe des indices pour impliquer le président et peut être l'inculper formellement, juge le sénateur Anick Joseph rappelant toutefois que la constitution fait du chef d'état un " mineur " non responsable de ces actes. Il demeure néanmoins la personne par qui le scandale est arrivé, précise le parlementaire.

Dans le cadre de ces recommandations la commission sénatoriale souhaite que le président Martelly reconnaisse publiquement qu'il s'est mal comporté dans le dossier Bellizaire et s'engage à convoquer des assises entre les 3 pouvoirs en vue de statuer sur les grands dossiers d'intérêt national.

La commission sénatoriale identifie les personnalités impliquées dans l'affaire Bellizaire


Huit personnalités, dont des membres du gouvernement, des hauts fonctionnaires de l'administration publique et des hauts gradés de la police, sont accusés par la commission sénatoriale spéciale d'implication dans l'arrestation du député Arnel Bellizaire. Le rapport de la commission indique que le degré de responsabilité varie d'une forte implication à une passivité dans le processus ayant conduit à une violation de la constitution.

Le chef du Parquet, Félix Leger, et le ministre de la justice, Josué Pierre Louis, sont tenus pour responsables de l'ordre illégale d'appréhender un parlementaire en fonction sans la levée de l'immunité. Les membres de la commission rejettent l'argumentaire du ministre Pierre Louis faisant croire qu'il attendait une correspondance de la chambre basse pour intervenir dans le dossier.

Les parlementaires sont très remontés contre le commissaire du gouvernement qui n'a pas voulu répondre aux questions de la commission arguant de son statut de juge. La commission réclame des poursuites judiciaires contre M. Leger qui est déjà l'objet de mesures conservatoires.

Le ministre de l'intérieur, Thierry Mayard Paul, est également accusé d'avoir eu une part active dans l'arrestation du député Bellizaire. M. Mayard Paul n'a pas convaincu les sénateurs qu'il n'avait joué aucun rôle dans cette affaire. Des témoins ont confié aux parlementaires que le ministre de l'intérieur aurait tenté en vain de différer le retour du député Bellizaire afin d'éviter l'arrestation.

Le rapport de la commission sénatoriale conclu également à l'implication du directeur général de la Police, Mario Andrésol, et du directeur central de la police judiciaire, Godson Orelus, dans la violation de la constitution. Les explications de Andrésol n'ont pas convaincu les sénateurs qui s'étonnent que le chef de la police ait la capacité de mobiliser seul plusieurs unités spécialisées des forces de l'ordre.

Le directeur de l'aéroport, Pierre André Laguerre, est également accusé de n'avoir rien fait pour empêcher l'arrestation du député sur le tarmac de l'aéroport Toussaint Louverture.

Le Premier Ministre même s'il n'est pas accusé formellement, est tenu pour responsable des actes de son gouvernement. Gary Conille a fait preuve de lâcheté en se retranchant dans son mutisme, explique la commission sénatoriale.

Josué Pierre Louis jette l'éponge afin d'éviter un vote de censure

Josué Pierre Louis, jeune et brillant juriste, a été emporté par l'affaire Bellizaire qui mobilise les acteurs politiques haïtiens depuis un mois. M. Pierre Louis a présenté sa démission au Premier Ministre, Gary Conille, le mardi 22 novembre 2011 quelques heures avant la séance d'interpellation du Sénat.

C'est à l'issue d'une rencontre au Palais National entre le chef d'Etat et plus de 10 leaders de commissions sénatoriales, que M. Pierre Louis a fait part de sa décision d'éviter un vote de censure des sénateurs.

Ancien commissaire du gouvernement et ex directeur général du Ministère de la justice, M. Pierre Louis n'aura passé que deux mois aux commandes de cet important ministère. De nombreux sénateurs dont Youri Latortue et Joseph Lambert avaient indiqué clairement qu'ils entendaient voter la censure contre le garde des sceaux.

Au cours des dernières années M. Pierre Louis avait contribué à la mise en place du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSJP) grâce à une étroite collaboration avec les législateurs. Le président de la commission justice du Sénat, Youri Latortue, ne tarit pas d'éloge pour ce juriste mais estime que la censure était inévitable en raison de l'implication du ministre de la justice dans l'arrestation arbitraire et illégale du député Arnel Bellizaire.

D'autre sénateurs dont Kelly Bastien avait également tenté de convaincre M. Pierre Louis de la nécessité de démissionner afin de favoriser un apaisement entre le législatif et l'exécutif.

Quelques heures après sa démission le rapport de la commission spéciale avait mis en évidence l'implication du ministre de la justice dans l'arrestation d'un parlementaire en fonction qui constitue une violation de la constitution.

L'intérim au ministère de la justice est assuré par le Premier Ministre Gary Conille.

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